Riche de plus d’un million d’hectares, le massif forestier landais est le plus grand d’Europe. Et pourtant, il est de création très récente !
Au début du XIX ème siècle, les Landes sont un territoire peu arboré et majoritairement marécageux. En raison de la nature sablonneuse de ses sols, elles sont couvertes d’une végétation rase et pauvre, qui permet difficilement à sa population de vivre de l’élevage. C’est l’époque des tchancayres, qui parcourent des dizaines de kilomètres sur leurs échasses pour faire paître et surveiller leurs troupeaux.
C’est sous le second empire que la situation et la physionomie des Landes vont changer. Sous l’impulsion de Napoléon III, de grands travaux sont lancés pour assainir et mettre en culture cet immense territoire. La terre est drainée à l’aide de canaux, et plantée à grande échelle de pins maritimes.
Arbre idéal
Le choix de cette essence n’a pas été le fruit du hasard. En premier lieu, ce résineux est endémique, c’est-à-dire naturellement présent dans les Landes, même s’il n’y est pas majoritaire. Ensuite, il aime les terres sablonneuses, a besoin d’importantes précipitations pour croître, et supporte facilement les fortes températures estivales… Bref, l’arbre idéal pour les Landes !
Bien adapté au climat, le pin maritime a aussi de nombreux atouts économiques. Depuis l’antiquité, sa résine est exploitée pour faire de la poix et du goudron. Plus récemment, les chimistes ont découvert comment, en tirer de l’essence de térébenthine, que l’on retrouve dans les vernis et peintures et de la colophane, qui entre dans la composition de nombreux adhésifs.
En outre, sa croissance rapide (jusqu’à 30cm par an !), en fait un efficace pourvoyeur de bois, pour des usages très divers : bois de construction (charpente, lambris, bardages, terrasses, lamellé-collé), bois particule, caisses et palettes, papèterie, bois énergie… La liste est longue.
Excellente isolant thermique et phonique, régulant hygrothermique naturel, le pin reste un matériau extrêmement prisé pour la construction et la décoration. La qualité des traitements qui lui sont apportés, notamment l’imprégnation en autoclave, le mettent à l’abri des insectes xylophages, tout en lui ouvrant une large gamme d’usages.
Plantés à la main
Alors qu’il faut un siècle en moyenne à un arbre feuillu pour atteindre sa maturité, un pin maritime y arrive en 50 ans. Il est planté sur de grandes parcelles qui font l’objet d’un entretien régulier. Nettoyages, élagages, coupes d’éclaircies, au bout d’une vingtaine d’années, seuls les plus beaux spécimens sont conservés, pour leur procurer des conditions optimales de croissance. Lorsque la coupe rase intervient, tous les arbres sont coupés. La parcelle est alors mise au repos pendant quelques années, avant que des semis ne soient plantés à la main.
Gérée dans son immense majorité par des sylviculteurs privés, la forêt landaise emploie directement et indirectement plus de 34 000 personnes en Aquitaine et représente le premier employeur des Landes. Tout cela grâce aux formidables ressources du pin maritime, qui mérite amplement son surnom : l’arbre d’or !