C’est le plus ancien matériau de construction, mais est-ce le plus écologique ? Dans un contexte où la neutralité carbone est devenue un enjeu majeur pour la planète, le bois a des arguments à faire valoir.
C’est un fait, l’exploitation des ressources fossiles atteint ses limites. C’est vrai pour les énergies, comme le pétrole ou le gaz, ça l’est également, et on le sait moins, pour les matériaux de construction, au premier rang desquels le béton. En effet, l’extraction de sable, la production de ciment, utilisent des réserves comptées, et génèrent à elles seules 50% des émissions de CO2 de toute l’industrie du bâtiment, soit 8% des rejets planétaires… La fabrication de béton consomme énormément d’eau (10% de la consommation mondiale) et, paradoxalement, contrarie l’absorption naturelle des précipitations en artificialisant les sols, ce qui conduit à la fois à des situations de stress hydrique dans les zones où il est conçu, et à des phénomènes d’inondations là où il est employé !
Le bois, c’est du solide
Face à ces conséquences dramatiques, le bois, qui a été le principal matériau de construction de l’humanité pendant des millénaires, a de nombreuses qualités à faire valoir, en matière d’écologie, mais aussi d’efficacité fonctionnelle.
Le bois peut être un choix tout à fait légitime pour le long terme : certaines édifications ont plus de 500 ans et sont toujours debout !
Une réalité à présenter en perspective avec une statistique importante : la durée de vie d’une maison d’habitation est en moyenne de… 50 ans. Pourquoi si peu ? Ce n’est pas la solidité des bâtiments qui est à mettre en cause, mais plutôt l’évolution inévitable des goûts et des usages. Les appartements de 1910 comprenaient rarement une salle d’eau, pas de VMC, de climatisation, des plafonds hauts, des fenêtres étroites… Aucun rapport avec nos standards contemporains ! Et quand le coût de la modernisation devient trop important par rapport à une construction neuve, on le détruit !
Le bois, c’est écologique
Solide, durable, confortable, le bois a des qualités environnementales évidentes : il est renouvelable (on peut même planter de nouvelles forêts), il a un faible coût de production (il ne demande que peu d’entretien), on le trouve quasiment partout, il stocke du carbone tout au long de sa croissance et ne le restitue que s’il est brûlé… Un vrai premier de la classe !
Le traitement autoclave
Si le bois peut servir à des constructions durables, il trouve cependant ses limites pour les usages en extérieurs, où des expositions répétées à l’humidité et aux insectes et champignons xylophages nuisent à sa longévité. À ces problématiques, le traitement autoclave vient apporter une réponse efficace et responsable. Longtemps considéré comme polluant (pas forcément à tort, puisque les premiers procédés employaient de la créosote, ou un mélange de cuivre, de zinc et d’arsenic…), celui-ci est désormais encadré par une réglementation européenne très stricte, qui le rend compatible avec les normes HQE.
Des avancées qui permettent de trouver des alternatives locales économiques aux bois exotiques, naturellement imputrescibles, mais au bilan carbone nettement plus lourd (ils traversent les océans en cargo) et dont les forêts de provenance ne sont pas toujours gérées avec responsabilité.